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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/199

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La duchesse marcha de son pas lent et grave jusqu’aux deux arrivants et, prenant Alice par la main, la conduisit elle-même vers un groupe de jeunes filles en disant gaiement :

— Voilà notre lady Fauvette enfin revenue ; gâtez-la bien, mesdemoiselles ; aimez-la tant qu’elle ne puisse plus s’envoler.

Un long frémissement parcourut tout ce monde qui ne savait pas au juste s’il se déciderait à être franchement hostile, froidement sévère, ou tout simplement aimable. Ce fut comme une bataille qui se livrait dans ce salon ; il y eut un échange silencieux de regards indécis. Que ferait-on ?

Mme de Newport accueillait le banquier et sa fille ; elle était allée à la rencontre d’Alice, elle s’était levée, ce qu’elle ne faisait pour personne ; son fils, lord Charles Newport, duc et pair d’Angleterre, causait familièrement avec Beaumont… Au fait… Beaumont n’était ni un voleur, ni un malhonnête homme ; il était ruiné, pauvre… Après tout, ce n’était pas là un crime bien grand… ; on pouvait pardonner à cela. Il y eut un revirement soudain ; décidément, on serait bon prince.

Quelques mains se tendirent vers le banquier ; quelques femmes sourirent tristement en contemplant la jolie tête émaciée, toute blanche dans ses cheveux d’or… Quelques larmes perlèrent dans ces