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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/202

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car Beaumont, en voyant sa fille toute gaie et rayonnante, causant, riant…, presque heureuse enfin, se prenait à espérer une guérison possible.

Donc encore une fois, M. et miss Beaumont parurent dans le monde ; ils étaient partout, ils couraient les bals et les fêtes ; Alice n’en avait jamais assez ; incontestablement elle semblait renaître, on eût dit que la maladie faisait halte ; la duchesse de Newport était triomphante :

— Oh ! je la sauverai ! disait-elle.

Parfois Beaumont croyait entendre une voix lointaine, cruelle et décevante, répondre :

— Trop tard.

Alors il lui prenait des vertiges, des terreurs folles… ; il doutait de l’infaillibilité du remède, il doutait que la guérison fût possible, et puis, à toutes ces préoccupations, à toutes ces craintes de chaque minute, à ce désespoir mêlé d’appréhensions terribles et d’espérances vagues venaient se joindre d’autres préoccupations moins graves, mais troublantes, énervantes, réelles et palpables : il dépensait des sommes énormes en toilettes, en robes de bal et de soirée, en toutes ces choses sans nom, ruineuses et futiles qui faisaient de miss Beaumont lady Fauvette, et de lady Fauvette une petite fée adorable.

Un jour, Beaumont épouvanté se trouva au bout de son petit trésor ; que faire ?