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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/235

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Je ne jurerais pas qu’il y eût un baiser après cela ; cependant, j’ai de forts bonnes raisons pour le penser.

Madame continua, sur un ton d’ironie très fine :

— Trois mois que vous n’avez plus fumé, monsieur mon maître ! Car tu ne fumes plus, n’est-ce pas, Georges ? Plus jamais… même quand je ne suis pas là ?

— Enfant !… Mais non, je ne fume plus. Tu sais bien, puisque je te l’ai juré.

— Pauvre cher ami. Alors, c’est fini, bien vrai ?… Tu as renoncé à cette passion-là ? Aussi, c’était vilain, sérieusement. Fumer !… Pouah ! j’abhorre ça.

— Tu es un ange.

La veille de son mariage, Madame s’était contentée de dire :

« Tu sais, Georges, j’abhorre ça ! Et puis, ça sent mauvais. »

Et Monsieur, idolâtre de ce petit démon d’ange, avait juré qu’il ne fumerait plus jamais, jamais !

Aussi Madame était-elle extrêmement glorieuse de l’empire qu’elle exerçait sur son mari, un grand garçon réfléchi et froid que l’amour avait transformé. Aussi, pendant qu’elle lui demandait « si c’était bien vrai qu’il ne fumait plus… » elle se répondait à elle-même, d’avance, « qu’il n’oserait point ! »