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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/240

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Ce jour-là, Madame, déjà mal disposée, rendue nerveuse par toute l’électricité qui était dans l’air, voyant son mari passer sous ses fenêtres, sans même lever les yeux, rapidement, ainsi que quelqu’un qui se hâte ou qui se cache, et traverser le jardin malgré l’averse, se sentit mordue par je ne sais quelle pensée amère ; sa jalousie prenait un corps, s’accentuait, s’arrêtait à un fait palpable : Monsieur affrontait la pluie pour se rendre « là-bas ! »

Elle s’appuya au dossier d’une chaise : elle défaillait ; ce qu’elle venait de voir lui brûlait les yeux.

— Mon Dieu, mon Dieu ! soupirait-elle lentement, d’un air égaré.

C’était comme un douloureux effondrement, une certitude brusque : — Il aimait donc cette fille ? C’était vrai !

Oui, c’était vrai ; Madame en était convaincue, en eût juré. Au reste, qu’allait-il faire là chaque jour ? Elle s’éloigna de la fenêtre et, sans réfléchir davantage, très vite, automatiquement, elle traversa le petit salon or et blanc, ouvrit la porte et se trouva dans le couloir. Les personnages monstrueux de la rampe ne l’effrayaient plus ; elle n’y pensait pas.

— Trompée ! trompée ! se redisait-elle, tandis que la fièvre lui battait aux poignets.