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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/252

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Et il bavarde, ce feu, et il flambe, et il en raconte, des histoires ! Et il jette de grandes étincelles qui enveloppent toute la chambre de je ne sais quel éblouissement !

Au dehors, une froide pluie craquante et maussade secoue les dernières feuilles des platanes du boulevard, et les longues gouttes, en glissant lentement sur le lierre qui couvre la maison, font un bruit triste, comme des larmes lourdes qui tomberaient continuellement.

Le jardin est bien fini par les vitraux du salon on entrevoit confusément les lianes maigres d’une clématite grimpée très haut, le long d’un lattis, et où une seule grappe de fleurs, sans la moindre verdure, pend désespérément, noyée d’eau et tout effeuillée ; les catalpas de l’entrée, dépouillés depuis longtemps, ont l’air, avec leurs troncs rabougris et leurs branches gourmandes, d’autant de vieilles carcasses de martyrs mis en croix et écorchés. La pelouse seule et les buis qui l’entourent sont restés très verts.

C’est un de ces étroits hôtels du boulevard du Régent, vous savez bien ?… avec un jardin anglais net, régulier, symétrique, à une seule allée circulaire semée de cailloutis blanc ; il y a là, toujours, des parterres de codéüs nuancés qui, de loin, font l’effet d’étoffes smyrniotes jetées sur la faille verte