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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/285

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et d’impitoyable dans le pli des lèvres qui semblaient dire :

« Cela t’apprendra ! »

Et toute la grande colère du mari se fondait, disparaissait, s’évaporant au loin, bien loin, comme dans un brouillard. Il se sentait déjà lassé par cette bouderie de quelques heures. Non, décidément, ça n’était pas gai.

Madame avançait toujours, s’éloignant.

— La jolie personne ! s’écria un acheteur, en la suivant des yeux, par les glaces de la boutique.

Elle gagnait le trottoir d’en face.

Monsieur se retourna vivement, l’œil ardent, les sourcils froncés, furieux, hors de lui… Il se calma aussitôt rien à faire, hélas !… C’eût été burlesque.

Et il étouffa un cri de rage.

Croyez-vous que ce soit vexant d’entendre faire une semblable réflexion, tout haut, devant soi, et de ne pas pouvoir dire :

« C’est ma femme, cette jolie femme ! »

De la voir traverser la rue toute seule, en butte aux admirations exclamatives du plus imbécile galantin qui la croiserait, et d’être retenu par on ne sait quel sentiment de fausse dignité qui vous empêche de courir après elle et de lui crier, en passant son bras sous le vôtre :