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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/299

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VII

LE CAVALIER DE CES DAMES

Il lui sembla que ses dossiers montaient, montaient jusqu’à l’atteindre, jusqu’à l’étouffer sous leurs masses compactes de papiers noircis ; il se voyait débordé par ce flot envahissant… Comme mis en dehors du reste du monde, là, dans son grand bureau boisé d’ébène qui prenait je ne sais quel caractère d’austérité solennelle sous ses tentures de peluche rouge sombre, avec ses imposants vieux meubles, carrés et rébarbatifs derrière leurs ferrures de cuivre, et ses bibliothèques fermées où des multitudes de bouquins poussiéreux s’endormaient.

Le tapis, très épais, assourdissait les pas ; le haut plafond drapé de gobelins étranglait le son au passage et ne le rendait plus.

Il était là, seul, oh ! bien seul… courbé sous sa lampe, oublié dans cet infernal vertige des affaires, dans ce grave silence de l’étude. Qui eût osé troubler sa méditation ?