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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/324

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froncée par derrière, s’étalait en plis lourds sur la croupe de son cheval blanc, un arabe à la crinière soyeuse ; et, seul, le bout pointu de sa botte de maroquin dépassait, sorti de l’étrier et immobile. Elle se tenait droite, bien en selle, le buste cambré et la tête haute, s’oubliant à emplir ses yeux de tout ce vert, de tout cet azur, de tout cet or qui étaient au ciel et dans les bois. Elle avait laissé son chapeau à d’Alliane ; elle torsait les mèches blondes de sa chevelure d’un tour de main, très lestement, tenant entre ses dents les longues épingles d’écaille qu’elle lâchait une à une, les piquant à mesure, d’un air paisible, sans l’ombre de coquetterie.

Il vit dans cette familiarité je ne sais quelle complaisance provocante, une sorte d’encouragement tacite ; il se rapprocha d’elle, tout près, tout près, et, penché de côté sur sa selle, il noua ses bras autour de la taille de Madame, en lui disant, d’une voix tendre et basse, d’une éloquence passionnée :

— Quels admirables cheveux vous avez !

Elle éclata de rire, un rire brillant et impitoyable, un terrible rire glacé qui lui fit sentir sa méprise ; et elle riposta, d’un ton de persiflage indicible, plus offensant qu’une injure ou un soufflet.