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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/332

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danser ; pas de cercle, pas de société fréquentable votre modiste ou votre lingère jouant au croquet là-haut, sur la digue ; de loin en loin, un nom connu, un artiste, quelque célébrité qui cherche la solitude et ne veut voir personne. Bref, la plage la plus impossible, la plus lugubre qui se puisse imaginer. Moi, j’y mourrais ! — Tenez, hier, au Skating… vous savez, le Skating, c’est une fureur, à Ostende ; tout le monde skate, je disais justement à mon frère que vous étiez une enfant, une vraie enfant de vous être laissé conduire ici. On peut bien aimer son mari, lui sacrifier ses goûts, négliger le monde parce qu’il est très ours, lui, et que le monde lui déplaît, mais, de là à se résigner, à votre âge, à la vie qu’il vous fait mener… Eh bien ! non, c’est se montrer par trop docile.

— Mais, ma chère Adeline, on est très bien ici, je vous assure ; l’enfant s’amuse, voyez-le jouer là, les pieds nus dans le sable… il devient superbe. Georges se délasse… vous savez bien, la saison a été écrasante pour lui : ses affaires du palais d’abord et, aussi, sa candidature, les speechs dans les meetings, la lutte contre tous ces endiablés d’électeurs qui entrent dans l’intimité de votre vie, avec un sans-gêne ! Qui vous lancent de ces questions saugrenues, de ces remarques invraisem-