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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/335

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loin… » On nous indique votre tente, très reconnaissable de là-haut ; et nous voici. Maintenant, c’est bien convenu, c’est parié : mon frère tient la gageure ; nous vous emmenons.

Madame eut un brusque éclat de rire.

— C’est insensé ! s’écria-t-elle.

— Bien possible ; mais c’est comme cela.

D’Alliance appuyait :

— Chère madame, voulez-vous donc qu’Adeline perde son pari ?

Il était trois heures de l’après-dînée : l’heure de la plage ; les enfants couraient en sabots, emplissant de coquillages leurs minuscules seaux de fer-blanc ; de grandes jeunes filles jouaient au cricket sur le sable, et les vagues glauques, écumeuses, venaient lécher les roues des cabines rangées devant la mer pour le bain du soir. Des barques de pêche, aux voiles fendues comme des ailes d’hirondelles, se balançaient sur le bord, les filets traînant dans l’eau, l’ancre amarrée dans la terre caillouteuse ; à l’horizon, le ciel semblait comme un morceau de gaze bleu rayé d’or, ourlant la mer couleur d’algue.

Un calme envahissant tombait ; et, dans la vive lumière, c’est à peine si les banderoles tricolores, plantées au sommet des édifices de sable que les petits garçons avaient construits, remuaient sous