Aller au contenu

Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/340

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Une mince brise humide gonflait les pans de la tente ; la marée montait, une odeur de bruyères mortes et de varech pénétrait l’air rafraîchi, et les mouettes volaient, d’un vol large, autour des mâtures brisées, des grosses voiles blanches de toutes les pauvres barques qui étaient à l’ancre ; une sérénité majestueuse s’étendait maintenant sur le ciel et l’eau. Le petit, tout rose dans sa robe décolletée, jambes nues, ses grands yeux bleus luisant dans son fin visage mordu par le hâle, saluait d’un air grave, donnant ses joues à baiser.

Elle le trouva beau, beau et vigoureux ainsi, sous le ciel, entre l’immensité du sable et l’immensité de l’Océan ; et elle sut gré à cette puissante nature de le lui avoir rendu tel qu’elle le voyait là. Elle ne trouva plus la plage si bourgeoise, elle ne pensa plus même à cette tapisserie qui avançait, avançait « parce que tous ses jours étaient des jours de spleen » ; elle dit, la voix émue :

— Un boer de Heyst-sur-Mer, mon garçon, vous voyez !

Et elle embrassa à pleines lèvres ces bonnes joues couleur d’ambre qui s’offraient à elle.

Le soir, au moment du départ, Adeline insistait encore, répétant :