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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/345

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une raison, se dire que la vie a des nécessités cruelles, pour chacun les mêmes, du reste ; que les parents sont là pour songer à l’avenir des petits et qu’il ne suffit pas de les avoir mis au monde, qu’il faut encore les diriger dans ce monde, afin qu’il les blesse le moins possible plus tard.

Madame agrafait sa ceinture, une ceinture de cuir fauve, sur le corsage de sa robe très simple, en vigogne de nuance éteinte.

Et elle eut un geste lent, un soupir résigné ; elle murmura :

— C’est juste ; puisqu’il a huit ans.

Ce matin-là on déjeuna bien gentiment en famille, tous les trois, — le papa, la maman et le petit garçon — dans la chambre de Madame, devant le balcon ouvert. On mangea très peu ; Madame, cependant, avait commandé toutes sortes de bonnes choses pour « monsieur Paul », les friandises qu’il aimait : des couques au beurre et du cacao ; un plat de crêpes.

Et elle était très affairée, nerveuse, remuante ; elle allait du père à l’enfant, tendant le sucrier, emplissant les tasses avec insistance :

— Allons, encore un peu ; voyons, dites,… ce n’est pas bon ?

Si, si, tout était très bon… mais que voulez-vous ? Rien à faire : ça ne passait pas ! »