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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/347

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cette coiffure-là, ça lui donnait l’air plus gamin, plus mâle… D’ailleurs, pourquoi s’insurger : puisque c’était le règlement. »

Et, prenant son « gamin » dans ses bras, le père, l’embrassant longuement, ajouta, la voix gaie et le cœur gros, les yeux tout brouillés de larmes :

— N’est-ce pas que tu seras un homme, un vrai ? Dis-moi ça, Paul.

La petite figure douce et mièvre, au grand front candide, se releva très vite, une lueur d’enthousiasme passa dans les yeux purs, couleur de pervenche ; l’enfant répondit, d’un air crane :

— Oui, papa.

Le papa, au coin de la table, rassemblait ses papiers dans sa serviette de cuir noir ; c’était la rentrée aussi, au Palais ! Une vraie malechance… Lui, qui eût voulu conduire son fils à la pension, l’installer lui-même, parler encore une fois au maître. Ah ! les affaires, toujours les affaires, l’envolement et le vertige des affaires… Quelle chaîne !

Huit heures et demie.

Madame met son chapeau ; elle n’a pas versé une larme, mais ses yeux secs, cernés, tout rouges, ses pommettes luisantes, comme délicatement frottées de carmin, la hâte fébrile de ses moindres gestes disent si elle se contient.