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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/39

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— Les traites Wilkinson nous reviendront protestées dans trois jours… Cent trente-sept mille livres !… Je les aurai, Crupp ; ne vous en préoccupez pas.

— Réellement ?…

Zachary tira son foulard de l’Inde et s’essuya le front de l’air de soulagement d’un homme qu’on aurait retiré à temps d’un précipice profond.

— Vous n’avez plus besoin de moi, Zachary ? Rien à signer, rien à relire ? je pars, Alice m’attend en bas dans la voiture.

— Vous croyez, père ! Oh mais non…, elle est ici ; tournez la tête, s’il vous plaît. Elle en avait assez de la voiture, de la neige qui tombe et de la boue qui s’amasse dans Cornhill ; quel affreux quartier !

Et en effet elle était là, la petite folle, illuminant le bureau de maître Zachary d’un rayon de sa brillante jeunesse, de son heureuse insouciance… Elle était là, gracieuse et jolie comme une princesse des légendes russes, frileuse dans ses fourrures de renard bleu, son petit feutre posé crânement sur le côté, ses admirables cheveux blonds, poudrés de quelques flocons de neige, tombant simplement sur sa pelisse et encadrant amoureusement sa petite tête fine et originale, pétillante d’esprit.

Elle avait voulu jouer une niche à son père, et elle l’avait faite. Voilà.