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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/45

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la miniature commencée et murmura en enlevant une feuille de camélia tombée dans ses cheveux blonds :

— Vous êtes bien heureuse, Alice, de n’aimer personne.

C’était un tableau charmant à voir, que ces deux enfants parlant d’amour dans le jardin d’hiver de l’hôtel Beaumont, au milieu des plantes exotiques, des lianes grimpantes, des palmiers gigantesques et des orangers blancs de fleurs…

Les petits bengalis volaient gaiement d’un bout à l’autre de leur cage dorée, tapissée de glycines.

La fontaine lançait bien haut ses gerbes de perles étincelantes ; un pâle rayon de soleil entrait timidement par la grande vénitienne encadrée de volubilis…

On se serait cru à mille lieues de Londres ; cette nature exubérante, cette végétation merveilleuse, l’atmosphère tiède et lourde chargée de parfums vagues, suaves, pénétrants, faisaient rêver à quelque cité d’Orient, fille chérie du soleil, paresseuse et ignorée sous ses fleurs.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Richard ne soufflait mot ; l’enfant était froissé, il boudait. Alice, assise sur un pliant, continuait à effeuiller machinalement fleur par fleur tout un