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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/47

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— Quel ennui ! Enfin…, qu’il entre !

Il entra.

Un grand jeune homme pâle à l’air niais ; bottes vernies, pantalon gris perle, redingote bleue, rose à la boutonnière, monocle dans l’œil, stick à la main…, une gravure de mode. Milord Linsbury était jeune, très jeune, ce qui faisait son désespoir ; très naïf, un garçon tout neuf, quoiqu’il fût émancipé et orphelin depuis deux ans, et que son ambition eût toujours été de paraître un gentleman d’un certain âge, rassis et désenchanté, pour qui la vie était une vieille connaissance qui lui confiait. tous ses secrets ; mais hélas ! il avait vingt ans, rougissait comme une pensionnaire et était si ridiculement timide que jamais, jamais il n’avait pu parvenir à faire une déclaration en règle à personne. Dieu sait cependant qu’il avait eu de grandes passions !

— Charmé de voir que…, miss Beaumont se porte bien. Je craignais…, ne l’ayant pas vue dernièrement au bal de mistress Birns…, qu’elle ne fût indisposée…, oui…, indisposée…

C’est en rougissant jusqu’à la racine des cheveux que lord Linsbury parvint à dire ces quelques mots ; c’est en rougissant plus encore qu’il offrit à Alice un superbe bouquet de roses rouges.

— « Venant de Nice, miss Beaumont, venant de Nice… »