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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/59

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vieille fille en secouant la tête ; elle a un air tout à fait singulier, ce soir… Savez-vous quel est votre malheur ? vous êtes trop gâtée, mon enfant, trop aimée, trop heureuse !

— Ne dites pas cela, tante !

D’un adorable mouvement enfantin, Alice prit dans ses bras la grosse tête de son terre-neuve qui se chauffait devant le feu.

— N’est-ce pas, César que Minny n’est pas trop aimée ? lui dit-elle tout bas, tandis qu’une larme tombait entre les longs poils noirs du chien. Pauvre Minny, pauvre Minny ! Oh ! ne bâillez pas comme cela, César ! Fi ! le vilain paresseux !… Aussi, ce n’est qu’un chien, murmura-t-elle d’un air découragé, en embrassant sa bonne tête soyeuse ; elle soupira et reprit sa place à côté de miss Crach.

— Diana ! oh Diana ! Sa petite tête enfantine s’appuya pensive sur sa main, ses yeux se perdirent dans le vague ; son pied battit doucement la mesure d’une valse imaginaire puis vivement, comme dans un rêve, elle dit : — Non ! en souriant de son joli sourire heureux, du même gai sourire qui relevait si gentiment les lèvres roses du bébé dans son cadre. Oh ! miss Alice Beaumont avait été créée pour être heureuse, toujours heureuse ; elle ne pouvait pleurer ni souffrir longtemps. L’enfant avait besoin de bonheur comme les fleurs de soleil, comme les