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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/66

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Miss Théodosia Crach se pinça les lèvres d’un air qui n’avait rien de particulièrement aimable.

— Mais, voyez donc, continua le père en baissant la voix, peut-on rêver quelque chose de plus idéalement joli ?

— Vous êtes fou, mon neveu…, faire de pareilles réflexions devant elle ! Vous voulez la rendre insupportable. Allons ! partez ; il est neuf heures, la voiture attend…

La pendule d’albâtre sonna gaiement les neuf coups, en même temps que l’horloge du parloir, là-bas dans le Strand, chez maître Crupp.

— Ne vous chiffonnez pas, Alice, continua miss Théodosia.

Comme le père et la fille descendaient en riant l’escalier de marbre, miss Crach rentra dans la grande salle à manger déserte et secoua la tête en disant :

— Elle est charmante.

Charmante ! Oh ! elle l’était dans toute l’acception jolie qu’on attache à ce mot. Le suisse lui-même en fit la remarque, quand, attachant le dernier bouton de son long gant blanc, elle sauta, rieuse, dans la voiture et cria au valet de pied :

— À l’ambassade de Russie ! de sa petite voix vive et perlée.

— James ! notre demoiselle fut-elle jamais plus jolie que ce soir ?