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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/85

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IX

L’hiver était revenu. L’hiver éblouissant comme une féerie, gai comme un sourire, séduisant comme un mirage. Les bals et les fêtes se succédaient pour Alice, qui était bien toujours la même enfant rieuse pour laquelle le luxe était un besoin, le succès une habitude, le chagrin… un mot !

Elle était si bien lancée dans le tourbillon des plaisirs, que l’enlever à ce monde qui la choyait comme une reine eût été une cruauté. Beaumont le savait ; aussi, malgré les pertes colossales qu’il avait subies, malgré le déclin rapide de sa maison de banque que chaque jour rapprochait d’une catastrophe, malgré la certitude qu’il avait que la chute était inévitable, ou peut-être justement parce qu’il avait cette certitude, laissait-il la jeune fille boire à longs traits tout ce bonheur qui avait été sa vie, son lot, sa part jusqu’alors. Voir l’enfant