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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/94

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parlez par énigme, mon cher ; entre nous, de quoi est-il question ?

— Franchement, Clapham, tout bien considéré, je préférerais n’en pas parler ; c’est vraiment si grave ! Du reste, les affaires… Tenez, je viens de chez mon agent de change : figurez-vous qu’il y a un mois j’achète de l’emprunt turc, tout le monde en voulait alors… ; depuis, il baisse, il baisse ; j’en ai pour vingt mille livres… Les affaires deviennent impossibles. Aussi, je vous avouerai que si je n’avais pas trois filles à marier, ce qui est une lourde tâche, croyez-moi, j’abandonnerais la spéculation et la banque. On perd plus d’argent qu’on n’en gagne par le temps qui court. Je dirais adieu aux affaires et je partirais tout simplement pour le Yorkshire, un bon pays, où j’ai une petite résidence assez confortable, une bicoque habitable en somme, quoi qu’en disent Jane et Polly… Et là, entre mes choux et mes salades, je mettrais à profit mes connaissances en jardinage et je jouerais au gentilhomme campagnard… Au diable les affaires, j’en ai par-dessus la tête !

Dans la chaleur de son monologue, M. Monckbury appuya sa large main sur l’épaule de Clapham, étonné, qui le regardait en faisant cette réflexion que l’éloquent courtier réalisait assez bien l’idéal d’un cokney campagnard du Yorkshire.