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Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/96

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brusque ! Samedi encore, il conduisait sa fille au bal de lady Haslington, où elle eut un succès étourdissant…, car, tout étrange que cela paraisse, Beaumont était reçu partout ; on assure que dernièrement il refusa bel et bien un prince qui voulait devenir son gendre. Avouez que c’est fort, Clapham !

— Ma foi, mon cher, cela ne m’étonne qu’à moitié. Miss Beaumont est merveilleusement jolie, et puis, si colossalement riche !…

— Arrêtez !… on vous prendrait pour un Hottentot. Si colossalement riche ! Parlez au passé, ou ne parlez pas de la fortune des Beaumont. Oh ! s’ils ont péché par orgueil, ceux-là, ils sont punis par où ils ont péché.

— Mais enfin, dites-moi, qu’est-il arrivé ?

— Il est arrivé que Beaumont vend son hôtel de Hanover-Square et son château d’Essex ; qu’il avait cédé à Nathan, il y a un an déjà, et avec faculté de réméré, son palais de Florence, sa villa de Brighton, une maison de plaisance qu’il possédait là-bas près du lac de Côme, un bijou, paraît-il, sans compter divers terrains à bâtir… En somme, pour cinq millions. Ce filou de Nathan a fait là une jolie opération ! Beaumont est incapable de profiter de cette faculté de réméré, il n’a pas l’argent ; Nathan reste donc acquéreur. Vous vous rappelez la faillite