Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/152

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Il s’est mis en quête de principes et a procédé par plan géométrique, par ligne et couleurs abstraites.

L’art pictural est isolé, et sans relation ; le cadre est le dernier vestige de l’ancienne alliance entre la peinture et l’architecture.

Mais le dessinateur n’a point pour objet premier de produire un tableau.

Il vise à faire un modèle et procède par sélection : il repousse l’idée du « trou dans le mur » et ne veut rien entendre « au sujet des fausses fenêtres d’un tableau. »

Trois choses différencient les dessins.

D’abord l’esprit de l’artiste, ce mode, cette manière, qui sépare Dürer de Flaxman, par lesquels nous reconnaissons comment l’âme d’un homme s’exprime dans la forme qui lui est propre.

Puis vient l’idée constructive, l’emplissage des espaces avec une œuvre qui plaît.

En dernier lieu, c’est la matière, que ce soit le cuir ou l’argile, l’ivoire ou le bois, matière qui souvent donne des suggestions, et toujours commande le dessin.

Quant au naturalisme, nous devons nous souvenir que nous voyons non pas seulement avec nos yeux, mais avec toutes nos facultés.

La sensation et la pensée sont des parties de la vision.

M. Crane traça alors, au tableau noir, le chêne réaliste du peintre de paysage et le chêne décoratif du dessinateur.

Il montra aussi la marguerite des champs, telle