Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/186

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Soit, la flânerie en plein air n’est point une mauvaise école pour les poètes, mais cela dépend beaucoup du flâneur.

Ce qui frappe quand on lit le recueil de M. Sladen, c’est le caractère lamentablement provincial de la tendance et de l’exécution chez presque tous les auteurs.

Les pages succèdent aux pages, sans que nous trouvions autre chose que des échos sans mélodie, des reflets sans beauté, des vers pour magazines de second ordre, et des vers de troisième ordre pour journaux coloniaux.

Il semble que Poë ait exercé quelque influence — du moins il y a plusieurs parodies de sa manière ; — un ou deux auteurs ont lu M. Swinburne, mais l’ensemble nous présente la Nature sans art sous sa forme la plus irritante.

Naturellement l’Australie est jeune, et même plus jeune que l’Amérique, dont la jeunesse est actuellement une de ses traditions les plus anciennes et les plus sacrées, mais le défaut absolu d’originalité dans l’exécution est curieux.

Et peut-être pas si curieux que cela, après tout. L’adolescence est rarement originale.

Il y a toutefois quelques exceptions.

Henry Clarence Kendall a un vrai don poétique.

La série de poésies sur les mois australiens, où nous avons déjà pris des citations, abonde en beautés.

Rose Aylmer, par Landor est un classique en son genre ; mais Rose Lorraine, de Kendall, a des passages