Aller au contenu

Page:Wilde - Derniers essais de littérature et d’esthétique, 1913.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

On peut donner ce livre pour une étude de la pairie à un point de vue poétique.

Ceux qui en ont assez des jeunes clergymen médiocres, affligés de doutes, ou des jeunes dames sérieuses qui ont des missions, ou des banales têtes de cire de la plupart des romans anglais de nos jours, trouveront plaisir, sinon profit, à lire cet étonnant roman.

C’est un magnifique portrait de notre aristocratie. Rien n’a été épargné. Il n’en coûte que la somme relativement faible de une livre onze shillings pour être présenté à la meilleure société.

Les figures centrales sont exagérées, mais le fond est admirable.

Malgré qu’on en ait, cela vous donne une sensation comme celle de la vie.

Quel est le récit ? Eh bien, nous devons avouer qu’il nous est venu un léger soupçon d’avoir déjà entendu Ouida nous le faire.

Lord Guilderoy, « dont le nom était aussi ancien que les temps de Knut » s’éprend follement d’amour, ou se figure qu’il s’éprend follement d’amour, pour une Perdita champêtre, une Artémis provinciale, qui a « une figure à la Gainsborough, avec de grands yeux interrogateurs, et une chevelure châtain clair en désordre ».

Elle est pauvre, mais bien née, car elle est la fille unique de M. Vernon de Llanarth, singulier ermite, à moitié pédant, à moitié donquichottesque.

Guilderoy l’épouse, et ennuyé de la trouver si timide, si embarrassée pour se faire comprendre, si peu