Scène : une chambre capitonnée dans une maison de fous, aux États-Unis.
Un aliéné énonce des propos sans suite ; en se lançant avec fureur à travers la pièce, à la poursuite de formes invisibles.
— Celui-ci, c’est notre cas le plus marqué, dit un médecin en ouvrant la porte de la cellule à l’un des inspecteurs des aliénés. Il était médecin, et il est continuellement hanté par les créations de son imagination. Nous avons à le surveiller de près, car il manifeste des tendances au suicide.
Le fou se jette sur les visiteurs pendant qu’ils battent en retraite, et la porte se fermant sur lui, il se laisse tomber sur le sol avec un hurlement.
Une semaine après, le cadavre de Brown le médium est découvert, pendu au bec de gaz de sa cellule.
Comme on voit tout avec clarté ! Quelle force, quelle netteté dans le style ! Et quel air de réalisme dans cette simple mention d’un « bec de gaz ».
Certes, l’Insondable profondeur est un livre à lire.
Et nous l’avons lu, et même avec grande attention.
Bien que l’autobiographie y tienne une grande place, ce n’en est pas moins une œuvre de fiction, et quoi que la plupart d’entre nous soient d’avis qu’elle ne servira guère à démasquer ce qui est déjà démasqué, et à révéler les secrets de Polichinelle, il y aura sans doute bien des gens qui apprendront avec intérêt les trucs et les supercheries d’ingénieux médiums avec leurs masques de gaze, leurs baguettes télescopiques, leurs invisibles fils de soie, avec les étonnants coups