Le silence régnait sur les forêts et les vagues farouches ;
aux profondeurs du firmament,
à mi-chemin de leur course, roulaient les étoiles. Nul
bruit n’émouvait les campagnes.
Toutes les bêtes des champs, tous les oiseaux au plumage
de brillantes couleurs
qui hantent les lacs limpides, ou le désordre des broussailles
épineuses,
s’abandonnaient au paisible sommeil dans le silence de
la nuit ; Tout,
Excepté la Reine, désolée. Pas un instant, elle ne cède au
repos,
Elle n’accueille point la nuit tranquille sur ses paupières
ou en sa poitrine lasses.
et un autre fragment du sixième livre mérite d’être cité :
« Jamais un jeune homme descendu de la race troyenne
n’éveillera de nouveau de tels espoirs
en ses ancêtres du Latium, jamais un adolescent
N’inspirera plus noble orgueil dans l’antique terre de Romulus.
Ah ! quel amour filial ! quelle foi digne des premiers temps,
quel bras
sans rival dans le combat, invulnérable, alors que l’ennemi
se présente
et se dresse sur sa route, lorsqu’il fond à pied sur les
rangs adverses,
ou quand il plonge l’éperon dans le flanc couvert d’écume
de son coursier,
Enfant du deuil d’un peuple, si tu peux tromper les âpres
décrets
du destin, et briser pour un temps ses barrières,
Il t’est réservé d’être Marcellus. Je t’en prie, apporte-moi
des lis à poignées que je puisse épandre en abondance
des fleurs sur mon fils,