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L’art aux Salons de Willis[1].

Déférant à une suggestion faite, la semaine dernière, par un critique bienveillant, M. Selwyn Image a commencé sa seconde conférence en expliquant plus complètement ce qu’il entendait par art littéraire, et il a fait remarquer la différence qui existe entre l’illustration ordinaire d’un livre et des œuvres créatrices et originales, telles que la fresque de Michel-Ange, l’Expulsion de l’Eden, et la Beata Beatrix de Rossetti.

En ce dernier cas, l’artiste traite la littérature, comme si elle était la vie même, et donne une nouvelle et charmante forme à ce que nous a montré un voyant ou un chanteur.

Dans le premier cas, nous avons tout simplement une traduction, à laquelle manque la musique et qui n’ajoute point à l’admiration.

Quant au sujet, M. Image a protesté contre l’argot d’atelier, d’après lequel un sujet n’est point nécessaire, en définissant le sujet comme l’idée, l’émotion ou l’expression à laquelle un homme se propose de donner

  1. Sunday Times, 26 décembre 1887.