Page:Wilde - La Maison de la courtisane, trad. Savine, 1919.djvu/63

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quand ils le virent venir, tout parfumé du galbanum de Syrie, tout imprégné de nard et de thym. Il suivit le bord du fleuve, pareil à une vaste galère aux voiles d’argent. Il allait, à grands pas à travers les eaux, tout cuirassé de beauté et les eaux se retiraient. Il allait à grands pas par le sable du désert. Il arriva à la vallée où vous étiez couchée. Il attendit l’aurore du jour, et alors il toucha de sa main vos seins noirs.

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Vous avez baisé sa bouche avec une bouche de flamme. Vous avez fait du dieu cornu votre proie. Vous vous teniez debout derrière son trône, vous l’appeliez par son nom secret. Vous murmuriez de monstrueux oracles dans les cavernes de ses oreilles, et avec le sang des chèvres et le