Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/163

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comme le mien sera sûrement apprécié un jour.

Et elle s’enfonça un peu plus profondément dans la boue.

Un peu après, une grande cane blanche nagea vers elle. Elle avait les jambes jaunes et des pattes palmées et on la considérait comme une grande beauté en raison de son dandinement.

— Couac ! Couac ! Couac ! dit-elle. Quelle curieuse tournure vous avez ? Puis-je vous demander si vous êtes née ainsi ou si c’est le résultat de quelque accident.

— Il est évident que vous avez toujours vécu à la campagne. Autrement vous sauriez qui je suis. Néanmoins, j’excuse votre ignorance. Il serait déraisonnable de s’attendre à trouver les autres aussi remarquables que soi-même. Sans nul doute, vous serez étonnée d’apprendre que je vole dans les cieux et que je retombe en pluie d’étincelles d’or.

— Je n’ai pas cela en haute estime, dit la cane, car je ne vois pas en quoi cela est utile à qui que ce soit. Ah ! si vous labouriez les