Page:Wilde - Le Crime de Lord Arthur Savile, trad. Savine, 1905.djvu/65

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vent guère qu’à tirer des honoraires de leurs clients. Ils ne peuvent même pas guérir ma maladie d’estomac.

— Je vous ai apporté un remède pour elle, lady Clem, fit gravement lord Arthur. C’est une chose merveilleuse inventée par un Américain.

— Je ne crois pas que j’aime les inventions américaines. Je suis même certaine de ne pas les aimer. J’ai lu dernièrement quelques romans américains et c’étaient de vraies insanités.

— Oh ! ici il n’y a pas du tout d’insanité, lady Clem. Je vous assure que c’est un remède radical. Il faut me promettre d’en essayer.

Et lord Arthur tira de sa poche la petite bonbonnière et la tendit à lady Clementina.

— Mais cette bonbonnière est délicieuse, Arthur. C’est un vrai cadeau. Voilà qui est vraiment gentil de votre part… Et voici le remède merveilleux… Cela a tout l’air d’un bonbon. Je vais le prendre immédiatement.

— Dieu du ciel, lady Clem ! se récria lord