Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/226

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visage d’une idole et les yeux du jeune homme brillaient de convoitise.

Et Il le suivit rapidement.

Il toucha la main du jeune homme et lui dit :

— Pourquoi regardez-vous cette femme de cette façon ?

Et le jeune homme se retourna et Le reconnut et dit :

— Un jour que j’étais aveugle, vous m’avez donné la vue. Qui regarderai-je d’autre ?

Et Il courut en avant et toucha le vêtement de couleurs voyantes de la femme et lui dit :

— Il n’y a pas ici d’autre route à prendre que celle du péché…

Et la femme se retourna et Le reconnut. Et elle rit et elle dit :

— Vous m’avez pardonné mes péchés et cette route est une route agréable.

Et Il sortit de la ville.

Et quand Il sortait de la ville, Il vit assis sur le côté de la route un jeune homme qui pleurait.