Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/293

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jetés sur le pavé, n’ayant rien à faire, rien à manger, et qui se mettent à voler.

Quant au premier, il récolte les produits de la machine, et il les garde. Il a cinq cents fois plus de temps qu’il ne devrait en avoir, et très probablement, beaucoup plus qu’il ne lui en faut, en réalité, ce qui est bien plus important.

Si la machine appartenait à tout le monde, chacun en profiterait.

Ce serait là un avantage immense pour la société.

Tout travail non intellectuel, tout travail monotone et ennuyeux, tout travail où l’on manipule des substances dangereuses et qui comporte des conditions désagréables, doit être fait par la machine.

C’est la machine qui doit travailler pour nous dans les mines de houille, qui doit faire les besognes d’assainissement, faire le service des chauffeurs à bord des steamers, balayer les rues, faire les courses quand il pleut, en un mot, accomplir toutes les besognes ennuyeuses ou pénibles.