Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/218

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vais poussé par tous les vents sur le vaste Océan de

 la souffrance.
 Ah! cet oiseau brun s'est tu; un trille exquis
 semble être resté dans le sombre feuillage, et mourir
 en accents musicaux. À cela près, l'air est silencieux,
 silencieux au point qu'on entendrait la
 chauve-souris, aux courtes ailes, errer et tourner
 au-dessus des pins, qu'on pourrait compter une à
 une chaque gouttelette de rosée qui tombe du calice
 débordant de la campanule.
 Et bien loin, par la plaine qui s'étale, à travers
 les saules groupés, et les buissons bruns, la haute
 tour de Magdalen, terminée par une girouette
 d'or, masque la longue Grand'Rue de la petite
 ville! Attention! voilà que la cloche de la porte de
 Christ-Church annonce d'une voix retentissante le
 couvre-feu.