Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

HARMONIE

 Ses mains d'ivoires erraient au hasard du caprice
 sur les touches d'ivoire, pareilles au rayon argenté
 qui traverse les peupliers quand ils agitent distraitement
 leurs pâles feuilles, ou à l'écume mobile
 d'une mer sans repos, quand les vagues montrent
 leurs dents à la brise volage.
 Sa chevelure d'or tombait sur la mer d'or,
 comme les délicats fils de la vierge, tissés sur le
 disque poli de la pâquerette, ou comme l'hélianthe
 qui se tourne vers le soleil, quand la nuit jalouse
 a complété l'obscurité, et que la lance du lis s'entoure
 d'une auréole.
 Et ses douces et rouges lèvres sur ces lè