Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/289

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IMPRESSION DE VOYAGE

 La mer avait la couleur du saphir, et le ciel, dans
 l'air, brûlait comme une opale chauffée: nous
 hissâmes la voile; le vent soufflait avec force du
 côté des pays bleus qui s'étendent vers l'Orient.
 De la proue escarpée, je remarquai, avec, une attention
 plus vive, Zacynthos, et chaque bois d'olivier,
 et chaque baie, les falaises d'Ithaque, et le
 pic neigeux de Lycaon, et toutes les collines de
 l'Arcadie avec leur parure de fleurs.
 Le battement de la voile contre le mât, et les
 ondulations qui se faisaient dans l'eau sur les côtés,
 et les ondulations dans le rire des jeunes filles, à
 l'avant,
 pas d'autres bruits. Quand l'Occident s'embrasa
 et un rouge soleil se balança sur les mers, j'étais,
 enfin, sur le sol de la Grèce.