Page:Wilde - Poèmes, trad. Savine, 1907.djvu/297

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PRES DE L'ARNO

 Le nerprun sur la mer se teinte d'écarlate à la
 lumière de l'aurore, bien que les ombres grises de
 la nuit enveloppent encore Florence comme d'un
 linceul.
 La rosée scintille sur la colline et les fleurs
 brillent au-dessus de nous. Oui! mais les cigales
 ont fui et la petite chanson attique s'est tue.
 Seules les feuilles sont doucement agitées par la
 molle haleine de la brise, et dans le vallon qu'embaume
 l'amandier, on entend le rossignol solitaire.
 Le jour viendra bientôt t'imposer silence, ô rossignol,
 chante de bon coeur pendant qu'encore sur le
 bosquet ombreux se brisent les flèches de la lune.
 Avant que d'un pas furtif, dans un brouillard
 vert de mer, le matin se glisse à travers la prairie,