Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/196

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peuple fut célébrée par d’immenses meetings tenus dans les parcs et ailleurs, en souvenir des victimes du grand massacre.

Or, les mesures adoptées pour le soulagement des travailleurs, bien qu’elles parussent aux classes supérieures d’un révolutionnarisme ruineux, n’étaient pas assez radicales pour donner au peuple la nourriture et une vie convenable, et il fallut y ajouter des décrets non écrits, qui ne s’appuyaient pas sur la loi. Bien que le gouvernement et le Parlement eussent les tribunaux, l’armée et « la société » derrière eux, le Comité de Salut public devint une force dans le pays et représenta réellement les classes productrices. Il commença à faire d’immenses progrès dans les jours qui suivirent l’acquittement de ses membres. Ses anciens membres avaient une faible capacité administrative, mais, à l’exception d’un petit nombre d’égoïstes et de traîtres, c’étaient des hommes honnêtes, courageux, et plusieurs d’entre eux étaient doués d’un remarquable talent dans d’autres genres. Maintenant les temps imposaient l’action immédiate, et les hommes capables de la mettre en train se présentèrent ; un nouveau réseau d’associations de travailleurs fut formé très rapidement, dont l’unique objet avoué était de piloter le vaisseau de la communauté vers un pur état de communisme ; et comme en fait elles se chargèrent aussi de diriger la guerre actuelle du travail, elles devinrent bientôt l’intermédiaire et le porte-parole de l’ensemble des classes laborieuses ; et les