Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/207

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— Les troupes régulières ? Il y avait donc d’autres combattants contre le peuple ?

— Oui, nous allons y arriver tout de suite.

— Parfaitement, il vaut mieux ne vous continuiez votre histoire sans interruption. Je vois que le temps passe.

Hammond dit :

— Le gouvernement se hâta d’entrer en pourparlers avec le Comité de salut public ; car il ne savait penser à rien d’autre que le danger présent. Il envoya un ambassadeur dûment accrédité traiter avec ces hommes, qui avaient acquis une sorte de souveraineté sur l’esprit du peuple, tandis que les dirigeants réels n’avaient prise que sur leurs groupes. Il est inutile à présent d’entrer dans les détails de la trêve (c’en était une) conclue entre ces hautes parties contractantes, le gouvernement de l’empire de Grande-Bretagne et une poignée de manœuvres (comme on les appelait par mépris dans ce temps-là), parmi lesquels se trouvaient quelques hommes très capables et « droits », bien que, comme je l’ai dit, les plus habiles ne fussent pas alors les chefs reconnus. En résumé, on dut faire droit à toutes les revendications définies du peuple. Nous pouvons voir maintenant que la plupart de ces revendications ne valaient pas la peine qu’on les formulât ni qu’on s’y opposât ; mais on les considérait à cette époque comme extrêmement importantes, et elles furent au moins des instruments de révolte contre le misérable système de vie qui commençait alors à s’effondrer. Une