Page:William Morris - Nouvelles de Nulle Part.djvu/78

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composite, où quelque travail semblait en train.

— Quel est ce bâtiment ? demandai-je vivement ; car c’était un plaisir de voir, parmi ces choses étranges, quelque chose ressemblant un peu à ce que je connaissais. On dirait une fabrique.

— Oui, je crois savoir ce que vous voulez dire, et c’est bien cela ; nous ne les appelons pas fabriques maintenant, mais Ateliers-unis : c’est-à-dire des endroits où se réunissent les gens qui veulent travailler ensemble.

— Je pense, dis-je, qu’on y emploie de la force motrice sous quelque forme.

— Non, non. Pourquoi les gens se réuniraient-ils pour se servir de la force, qu’ils peuvent avoir là où ils habitent, ou tout près, par deux ou trois, ou chacun séparément, s’ils préfèrent ? Non les gens se réunissent dans ces Ateliers-unis pour des travaux manuels, dans lesquels le travail en commun est nécessaire ou avantageux ; pareils travaux sont souvent très agréables. Là-dedans, par exemple, on fait de la poterie et du verre,… vous pouvez voir là le couronnement des fours. Naturellement c’est commode d’avoir des fourneaux de belle taille, des ouvreaux et des creusets, et pas mal de matières pour s’en servir : quoique, bien entendu, il y a un bon nombre d’endroits pareils, car ce serait ridicule, si un homme aime la poterie ou le soufflage du verre, qu’il soit obligé de vivre en un seul lieu, ou de renoncer au travail qui lui plaît.

— Je ne vois pas de fumée sortir des fours, dis-je.