Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/115

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— À votre gré. Je vous obéis.

Elle tâchait à se confectionner une physionomie et un accent espiègles, telle une jeune fille du grand monde qui va se promener avec son petit papa chéri.

Une fois réintégrés dans le sapin :

— Je vous obéis, redit-elle.

Or, son espièglerie changea. Certes, elle demeurait jeune fille, toujours ; mais il n’était plus question de petit papa.

Lauban l’attira contre lui et, à la clarté d’un réverbère qui se trouvait là par une délicate attention de la Providence, il la contempla un moment.

— Combien je vais vous aimer !… Oh ! comme vous êtes belle !

Elle avait tout de suite pâli — émue, sans doute, par la forte originalité des propos de Lauban — et, les dents serrées, souriait d’un exquis sourire sauvage.

— Je n’ai que deux yeux : ce n’est pas assez ! reprit-il.

Mais s’apercevant, soudain, que le sapin n’avait pas démarré, il passa par la portière une tête furieuse :