Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

preux, ne pouvait décemment se montrer inférieur, devant la souffrance physique, à de tels héros. Même, une fois sur la chaussée, il se régenta jusqu’à sourire en offrant élégamment la main à la comédienne, afin de l’aider à descendre de voiture. Elle piqua droit vers la marquise de son hôtel, tandis qu’il réglait le cocher. Celui-ci, content du pourboire, eut une ignoble contorsion de réjouissance brutale qu’il aggrava de ce souhait cynique :

— Bien de la volupeté, bourgeois !

Sans répondre, les sourcils serrés, Lauban rejoignit Mlle Girard.

— Vous boitez, mon ami Pierrot !

— J’ai un pied endormi.

— Si ce n’est que le pied…

Elle ouvrit la porte, la referma derrière eux. Enseveli soudain dans des ténèbres opaques, le poète, pour achever de dégourdir sa jambe, fit un pas, deux pas, au hasard. Il donna du front contre un objet dur, et cette fois, il ne ravala rien du tout. Il cria :

— Tonnerre de sort !

— Chut ! souffla la comédienne en allu-