Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/154

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En vain, il voulut la faire taire. C’est elle qui lui dit, lui imposa :

— Tais-toi. Je te parle avec calme, dans ton intérêt. Tu es un immense imbécile. Comment ! je t’ouvre mes bras, ma maison, — enfin, tout, et, pour me remercier, tu te fâches ! Pensais-tu élire domicile ici ?

— J’espérais, cria-t-il, n’être point chassé au milieu de la nuit !

— Est-ce parce que, quand tu es entré chez moi, je t’ai prié de ne pas faire de tapage, que tu cries si fort ? reprit-elle. Je t’en supplie, sois digne de toi : conduis-toi comme un galant homme… et viens me demander pardon. Allons, approche-toi. Embrasse-moi. Signons la paix.

Irrésolu, il murmura :

— Qui a provoqué la guerre ?

— Dame ! il me semble que c’est toi. Si je t’ai invité…

— … À me cavaler…

— … C’est que j’y suis contrainte. Je te l’ai dit, il me faut me plier à un décorum qui ne m’a jamais, peut-être, tant pesé que cette huit. Je te l’ai dit, ma vie est faite, et j’avais