Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

main d’enfant, sous ses cottes : elle sourcilla, sembla prête à s’enfuir. Alors, j’ouvris le tiroir de la table de nuit où, depuis des semaines, je thésaurisais des pralines, des dragées et des bonbons anglais — Savonnette sourit, visiblement séduite — et je signifiai, d’une voix suppliante et impérieuse : « Savonnette, je veux faire comme le vieux ! » Alors, elle se résigna, et non seulement ce jour-là, mais tous les dimanches. Oh ! je n’abusais pas de sa résignation. Simplement, je passais ma main droite sous ses jupes, et agenouillé devant elle, je lui tapotais doucement les mollets, en la contemplant bouche bée. Un matin, la porte s’ouvrit tout à coup ; quelqu’un entra vivement, j’en tremble encore. Mon père !… Vlan ! une mornifle formidable me coucha — sur le parquet. Je n’ai plus revu Savonnette. L’intention me vint de mourir. Mais ce ne fut qu’une intention et, chez moi, les intentions… Eh bien ? Eh ! bien, elles se succèdent et ne se ressemblent pas. Je suis un mufle.

Et, jusqu’à la place de la Concorde, Maurice resta silencieux. Il traversa le pont, s’enfonça