Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/202

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l’heure, chez Mlle  Girard, et, s’il y avait eu des lys rouges, je lui en aurais apporté.

Ce disant, le poète a déboutonné sa jaquette, en a extirpé un pli mauve qu’il tend à Smiley, non sans une œillade de vanité.

— Lis. Tu verras qu’il faut que j’y aille.

Toujours complaisant, Smiley lit :

xxxxxxxx« Cher,
xxxx« J’ai passé l’autre nuit à rêver de vous tout éveillée. Vos regards profonds m’ont pénétrée et resteront en moi. Pourquoi n’êtes-vous pas venu hier, dans l’après-midi ?

J’étais si sûre que vous viendriez que j’avais donné des ordres pour que vous seul fussiez reçu.
xxxx« Est-ce parce que je suis toute malade que le jour me parut si lent à s’écouler sans vous voir ?
xxxx« Quoiqu’il en soit, si vous recevez ma lettre à temps, venez ce jourd’hui, vers 4 heures. — Sinon, demain, même heure.
xxxx« Êtes-vous très… raisonnable ?
xxxx« Mes mains à vos baisers.

« gaëtane ».

Ayant lu, Smiley restitue le pli mauve à