Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/236

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de la cohue un instant le plaqua derrière un dito féminin dont il reconnut le fumet. Pas d’erreur ; c’était l’odeur de Gaëtane. En dépit du proverbe : « Pas de fumet sans feu », ce n’était que son odeur, et rien de plus. Si la personne, dont Maurice frôla (très peu, poliment) les hanches, apparaissait, côté verso, presque aussi grassouillette que Mlle Girard, elle était à coup sûr plus petite encore que la maîtresse du prince Jean. Du reste extrêmement brune : un poil plume de corbeau. Quand on fait tant que d’avoir du poil de cette couleur-là, on exubère : on en a partout. Personnellement, cette luxuriance pilaire me dégoûte, mais on doit lui reconnaître des avantages : elle adoucit les frottements, tient chaud en hiver (en été aussi), et enfin il est de jeunes mâles qu’elle ne rebute pas :

— Moi, par exemple, se dit sincèrement Maurice, en redoublant de politesse frôleuse.

L’inconnue se retourna, l’air indigné, aperçut son vis-à-vis, ou, pour mieux dire, son vis-à-dos, et sourit. Elle avait l’indignation moins drue que le poil et très courte, comme