Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/246

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du Luxembourg, côté de la fontaine (de Médicis, elle aussi). Elle a de la chance, Gabrielle. Moi, non. Elle n’est pas électeur, elle. Moi, si. Je suis électeur ou, plutôt, je le veux être. Voilà quelque quinze ans que je jouis, pour ainsi parler, de mes droits politiques et je ne les ai pas encore exercés. J’ai eu tort : mon médecin, justement, me recommande l’exercice. Dans quelques jours on doit élire des députés, ou des conseillers municipaux, ou des sénateurs, je ne sais pas bien. Mais ce détail est totalement dénué d’intérêt. L’important est que, pour la première fois de ma vie, je donne ma voix dans une élection. À qui la donnerai-je ? c’est pour en décider que je suis resté seul chez moi, devant ce tas de prospectus, de brochures, de professions de foi. Il y en a de toutes les couleurs : « noisette, amande, figue et raisins secs », ainsi que jaspine Anatole France qui se connaît comme personne en nuances de « mendiants ». Et je vais avaler tout ça, consciencieusement. Ah ! mais… sapristi ! voilà qu’on carillonne. Un créancier, peut-être ? J’en ai des flottes. Je