Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/288

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ont tâté le pieu qui l’ont trouvé bon ; si, toi, tu ne l’as pas tâté…

— Je le regrette d’autant moins que vous livrez à domicile.

— Ne me pousse donc pas ! tremblota Lauban, les poings clos.

Câline, railleuse, peut-être troublée, Gaëtane attira vers sa bouche où une pastille neuve se dissolvait les lèvres du bouillonnant aède et, d’une voix mate, en un baiser pénétrant (penitus intrare) :

— Ô figue molle, répéta-t-il, figue molle ! Si tu étais ambitieux, est-ce que tu courrais les tavernes et les tripots avec un plein de soupe comme Smiley, avec un plein d’alcool comme Maugis ?

S’il avait été là, Smiley, nul doute qu’il eût protesté avec éloquence, et, quant à Maugis, on n’imagine pas sans frémir sa fougueuse réponse. Mais Lauban aimait mieux sucer le baiser de Mlle Girard et sa pastille, et il trouvait ça délicieux : dans ces moments-là, c’est effrayant à quel point il est poule mouillée, le jeune cerf. Autre zoologique image : sur de la peau, on l’écraserait