Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/31

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succéder quarante automnes — quarante-et-un peut-être, ou quarante-deux ! Il la trouvait belle et rudement capiteuse. Assurément, si elle eût compté quatre lustres de moins, il ne l’aurait point repoussée — non, on est homme du monde ! — mais, sans doute, en sa fraîcheur première eût-elle moins séduit ce poète ingénu qu’à cette heure où, grâce à quatre décades d’une existence bien remplie — nulle épithète ne saurait ici mieux convenir — il la constatait notoire, renommée, célèbre. Surtout l’aguichait prodigieusement l’idée que des lèvres quasi-royales butinaient cette bouche d’un rouge trop vif au retroussis spirituel et concupiscent. Ce visage accentué et hautain, ces narines déliées, cruelles, le tentaient, ces prunelles où s’avouaient d’infinis désirs. Tout en marchant auprès d’elle, il lui délaçait, des yeux, le corset, et lui soulevait des cils, la chemise.

Presque tout de suite, elle eut, sinon la sensation, du moins le sentiment de cet oculaire déshabillage et elle suggéra, l’accent un peu rauque :