Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/33

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— Nous songerons à cela… Je disais qu’on doit vous pardonner en faveur de votre esprit ; je le trouve charmant — un peu sans gêne, peut-être ? Mais baste ! à trois heures du matin, il est bien permis d’être décolleté…

— On aurait le droit d’être nu.

— Et je devine en vous un délicieux mélange de scepticisme et de candeur, de lyrisme et de persiflage, dont je me sens tout près de m’énamourer. Vous devez être un passionné sans cesser d’être un dilettante, blasé et très sensible, blagueur et très artiste, très gai, très amusant, très amusé et très mélancolique. Bref, l’être le plus séduisant, et je m’avoue séduite.

Elle changea brusquement de ton.

— Venez un instant par ici. Allons admirer les étoiles.

En même temps elle entraînait Lauban vers cette horreur architecturale qu’on nomme le Palais du Trocadéro. Ils s’avancèrent dans l’un des mornes vestibules et s’arrêtèrent en haut des marches redoutables par quoi l’on descend nu jardin. Devant eux la nuit tournoyait, radieuse. Ils voyaient