Lentement, il tira son portefeuille :
— Tiens, prends tout. Garde tout. Le portefeuille aussi : je n’ai plus rien à mettre dedans
— Et, dedans, qu’est-ce qu’il y a ? s’enquit gravement Maurice.
— Douze ou treize cents francs.
Lauban parut effectuer un rapide calcul : puis, rassurant :
— Merci. Je crois que ça me suffira.
Un silence. Enfin :
— La voiture ! annonça M. Beigdebez.
— Vile ! Au r’oir, Trou.
Le dramaturge embrassa l’apothicaire et partit.
M. Beigdebez était resté sur le seuil de l’officine :
— Approchez-vous, lui dit Renard d’un ton religieux. Vous voyez ceci ? Eh ! bien, ceci, c’est un chef-d’œuvre, un admirable drame en vers, composé par mon beau-frère. On va le jouer à la Comédie-Française, je vous donnerai des billets.
Sentant qu’il était convenable de parler, M. Beigdebez demanda :